Nous revoici en liberté dans Marrakech. Que faire ? J'ai envie d'aller voir les jardins de la Mamounia...mais voilà, ce jour-là des vedettes du showbizz et des politiciens connus y mangent , donc pour respecter leur tranquillité pas de visite ! Devant la porte les taxis attendent...nous décidons d'en prendre un pour rentrer à l'hôtel car c'est à l'autre bout de la ville. Mais le prix demandé ( toujours poser la question avant de monter ) nous paraît énorme. Nous essayons de discuter et là le chauffeur nous assène : " tu sors de la Mamounia, tu peux payer " J'ai eu beau lui dire que c'était juste pour voir les jardins il ne voulait rien entendre. Nous sommes donc partis à pied. Pour info, la Mamounia est en travaux et ne réouvrira qu'en septembre !
En cours de route j'ai eu une idée : et si nous allions aux jardins de la Majorelle ? L'Hom est d'accord. Nous n'avions pas pris le plan, je décide de demander à un passant qui m'explique avec des gestes larges. Je le gratifie d'un "choukrane" avec un large sourire pour mieux faire passer ma prononciation approximative. Voilà l"homme qui me fait des courbettes ...et qui nous conduit devant l'entrée des jardins !
Dans ce jardin où la végétation est très abondante, on trouve énormément de plantes grasses et méditerranéennes. Les constructions sont bleues. Ce jardin avait été créé par le peintre français Jacques Majorelle en 1931. A sa mort le jardin fut laissé à l'abandon et menacé de disparition . C'est le couturier Yves saint Laurent qui l'acheta et le réaménagea en 1980. L'atelier du peintre fut transformé en "musée berbère " ouvert au public.
La maison de Yves saint Laurent et Pierre Bergé. Les lieux appartiennent à présent à leur fondation..
De nombreuses pièces d'eau, des petits ponts, des fontaines font de ces jardins une promenade très agréable. Nous avons pu y voir une forêt de bambous, une collection de palmiers et de cactus, une allée d'aloès.. Les oiseaux très nombreux nous accompagnaient de leurs chants.
Sur le chemin du retour, à pied, la soif commence à se faire sentir. Nous sommes dans une rue complètement à l'écart de tout établissement touristique. Tout ce que je vois est un minuscule café où deux hommes en djellabah dégustent un lait de chamelle. Je dis à l'Hom : "on y va" ! Silence dans le café mais aussi dans la boutique de fruits et légumes voisine. Puis un serveur vient nous voir. Je lui sors mon bonjour en arabe ( merci le guide ! ) et lui demande par geste deux oranges pressées ( en montrant les fruits du voisin ) Au bout d'un moment je le vois revenir disposer devant nous des morceaux de ...papier Q ! Je ne veux avancer aucune hypothèse, nous attendons...et voilà le serveur qui arrive avec deux grands verres de jus d'oranges qu'il pose sur les papiers et très cérémonieusement il redispose une nouvelle feuille à côté des verres. Je lui ai resservi mon plus beau "choukrane" et il est reparti à l'intérieur. Les commerçants voisins nous surveillaient, nous sommes restés sérieux. Il était évident que nous étions ses premiers touristes et il avait mis un point d'honneur à nous soigner. Au moment de payer - je lui ai fait signe de m'écrire le chiffre sur un papier - je lui ai laissé un pourboire. Il était radieux et tout le quartier nous a salué avec des inclinaisons de tête. Je ne sais comment vous dire...j'étais ravie de cette expérience.
Et pour bien terminer cette dernière journée nous sommes allés dîner dans un restaurant typique du quartier juif.
Comme dans tous les restaurants qui nous ont reçus, la décoration est très soignée. Nous gardons de ce circuit un très, très bon souvenir.