Revenue à l’ENF , Paulette commença à avoir mal au côté droit et eut souvent des nausées . Elle décida d’en parler à Melle Germaine qui lui conseilla de demander la venue d’un médecin , d’autant plus que Paulette , au cours d’un bain d’oreille lui avait fait remarquer « Vous me mettez de l’eau savonneuse ? J’en ai dans la bouche ! » Le médecin lui annonça qu’elle faisait une inflammation chronique de l’appendice et qu’il serait plus prudent de subir rapidement une ablation pour ne pas avoir à le faire au moment du BAC . Pour l’oreille , il fallait impérativement arrêter les bains et voir un ORL . Paulette lors d’un week-end mensuel chez elle mentionna le verdict du ventre mais passa sous silence celui de l’oreille . Aux vacances de printemps elle revit le Dr Bazard qui furieux ( sa prime allait sauter puisqu’il prescrivait une opération à la charge des Houillères ! ) l’envoya à l’Hôtel Dieu de Valenciennes où, après un examen d’où elle revint pliée en deux par la douleur , elle reparut le lendemain avec sa petite valise . Elle fut opérée dans la foulée et pensa rassurée qu’elle n’aurait plus de problème pour son examen . Le Dr Bazart vint la voir sur son lit d’hôpital dans la grande salle commune et lui dit « Heureusement que cette fois-ci ce n’était pas une fabulation ! » A peine sortie de l'hôpital , Paulette reprit le chemin de l’école . Elle se tenait bien encore la cicatrice pour monter lentement les escaliers mais le plus dur était de ne pas rire ou alors d’avoir un rire de gorge qui ne devait pas secouer le ventre . Bien entendu , tout prêtait à rire et les contorsions de Paulette mettaient du piment à la situation . L’opération récente dispensait Paulette des épreuves sportives …mais il fallait trouver une épreuve de remplacement . Affolée, Paulette se rendit aux arguments de Cri qui lui conseilla l’épreuve de piano . En effet Cri jouait du piano , elle en avait d’ailleurs un chez elle . Elles entreprirent donc d’étudier des petits morceaux musicaux sur le vieux piano du théâtre dont plus personne ne se servait . Chaque fois qu’elles avaient un moment de libre elles s’installaient devant le clavier . Paulette n’avait pas le temps d’étudier le solfège , il fallait travailler dans l’urgence , elle apprit donc de façon mécanique comment placer ses doigts sur les touches …le jour de l’examen elle tomba sur la Marseillaise ( ré ré ré sol …) et tout se passa le mieux du monde : merci Cri !