L’après midi passa à toute vitesse , les jeux se succédaient en alternant les courses poursuites et les jeux calmes tels que les parties de jeu des sept familles ou de mille bornes . Lorsqu’il fut l’heure de se quitter pour le repas du soir , Paulette était sur un petit nuage : c’était la première fois que les vacances étaient mieux que l’école ! Bien entendu , tout le monde se donna rendez-vous pour le lendemain ….Mais Yvonne ne l’entendait pas de cette oreille , elle avait décrété qu’il était grand temps pour Paulette d’apprendre son futur rôle de ménagère ! C’est donc une Paulette en larmes , un seau d’eau aux pieds et une peau de chamois à la main que ses amis trouvèrent devant les quatre grandes fenêtres de la façade de la maison qui donnait sur la rue . « Maman ne m’a pas dit comment il fallait faire …et je n’ai pas droit à l’escabeau , ce soir j’y suis encore ! » hoquetait-elle . Bernard partit comme une flèche en direction de chez lui et ne tarda pas à revenir en compagnie de ses parents qui demandèrent à voir Yvonne . Ce qu’ils se dirent , Paulette n’en sut rien mais elle put aller chez ses amis tandis que Yvonne rangeait le nécessaire de nettoyage . Mieux encore , lorsque midi sonna Gerda vint lui dire que son couvert était mis à la table familiale . Paulette voulut aller prévenir sa mère , « Inutile , lui dit Mme Dubourg , elle est au courant et elle est d’accord ! » Les jeux reprirent , sans cesse variés . Les grands vinrent planter un long pieu au milieu de la cour , du sommet pendait un élastique muni d’une petite balle en mousse à son extrémité . Chacun se retrouva une raquette à la main , les équipes se formèrent et bientôt la petite balle virevolta au gré des coups de raquette au milieu des cris et des rires . Le soleil déclinait , Mme Dubourg vint chercher Paulette afin qu’elle aille prendre chez elle sa toilette de nuit et un nécessaire de toilette . Chantal ne tenait plus de joie : « Tu dors dans ma chambre , dans le lit à côté du mien ! »
C’est ainsi que Paulette vécut un conte de fée pendant tout un mois . Les jeux prenaient parfois des allures d’exploration . Chaque écurie étant différente , les enfants étaient tour à tour des aventuriers en quête d’un abri pour se protéger des bêtes féroces et des intempéries …. qui n’étaient pas toujours imaginaires , des délégations de médecins chargés de sauver des populations défavorisées ( Martine et Nanou appréciaient beaucoup les douceurs destinées à ceux qui étaient sensés souffrir de malnutrition mais prenaient la poudre d’escampette quand les éminents scientifiques sortaient pansements et seringues sensés leur redonner la santé ! ) . Le mieux fut sans doute l’initiative de Bernard qui avait trouvé une échelle qui leur permit d’avoir accès au pigeonnier au-dessus du portail . Tout d’abord les deux petites n’arrivèrent pas à grimper et durent repartir en compagnie de Gerda ce qui laissa notre trio de choc , Chantal-Bernard-Paulette , s’installer tranquillement . Ils purent y monter coussins et plaids et une fois le ménage fait , le refuge était idéal . Pour le goûter , Gerda leur faisait parvenir dans une corbeille attachée à une corde qui passait dans une poulie , des petites brioches , un pot de confiture et des yaourts . Ce furent là les meilleurs repas de Paulette . Lorsque les restes de victuailles étaient redescendus par le même chemin , le trio s’installait devant la lucarne et discutait de tout et de rien tout en observant la campagne qui s’étalait devant leurs yeux . Un jour pourtant une surprise les attendait dans leur refuge : un chaton roux les fixait de ses yeux verts . Il passa de mains en mains , se risqua à un ronron et en récompense eut droit à un peu de lait tiède que Chantal avait réclamé pour le goûter . Bientôt le chaton , de trois mois environ avait estimé Mr Dubourg , répondit à son nom : Robinson ! Il les suivait partout et eut même le droit de dormir chez Chantal et Paulette . Il est vrai que les portes restaient ouvertes donc cela ne posa jamais de problème .