Un samedi après midi André était rentré tôt mais déjà dans un bel état puisqu'il gifla Paulette à toute volée quand elle lui demanda timidement s'ils n'iraient pas au cinéma. Puis s'avisant qu'il était encore tôt, il ressortit en annonçant qu'il « allait se saouler la gu...e » Paulette se mit à pleurer, n'osant imaginer quels seraient les sévices lorsqu'il daignerait rentrer. C'est alors que Yvonne arriva comme elle le faisait chaque semaine une fois ses courses terminées. Voyant les yeux rougis de sa fille elle voulut en connaître la raison. Paulette pendant toutes ces années avait toujours soigneusement caché la vérité, elle avait honte, se doutait que l'on ne la croirait pas et surtout elle voulait garder la tête haute devant ses petits élèves, ne pouvant supporter qu'ils entendent ce que les parents ne se gêneraient pas de raconter. Pourtant ce jour là elle craqua et confia à sa mère que son mari buvait et qu'il avait le vin très mauvais. La joie mauvaise dans les yeux de Yvonne est ce dont Paulette se rappellera toujours. Yvonne se leva très digne « Tu as voulu un maître, tu l'as ! Et que jamais personne ne soit au courant, cela tuerait ton père et tu ne mettrais plus un pied chez moi » Quand Paulette vit par la fenêtre sa mère sortir de chez les parents d'André qu'elle n'avait pas manqué d'aller saluer , elle décida d'aller parler à ses beaux parents. Hélène, la grand mère, et Nathalie, tout à leur conversation, ne l'avaient pas entendue arriver. Hélène disait : Tu te rends compte Talie, elle n'est même pas digne d'être une bête...car une bête défend toujours ses petits et elle, elle est prête à aider celui qui la tuera ! » Paulette comprit qu'elles parlaient de Yvonne mais n'eut pas le courage de demander ce qui s'était passé ou dit, elle s'enfuit pleurer, plus seule que jamais. Ce soir là Paulette fut à nouveau rouée de coups mais c'est la réaction de sa mère qui lui faisait le plus mal !