Considérant qu'il n'était plus en mesure de saisir l'incongruité de sa proposition, Paulette entreprit de montrer à André combien sa proposition était inconcevable tant vis à vis de la dame que vis à vis de son foyer actuel. " Que vas-tu dire à Junior ?" Il promit de réfléchir...et un soir en rentrant du travail Paulette trouva deux lettres dans son couloir... la boîte aux lettres était une trappe dans la porte d'entrée du couloir ! La première , sûrement écrite sous les yeux de la Dame, disait qu'il n'avait rien à reprocher à sa femme mais que son coeur était pris ailleurs. La seconde - elle sut après qu'il l'avait écrite seul dans la chambre qu'il avait louée à l'hôtel - était une déclaration enflammée qu'il terminait en disant que s'il faisait ça c'était pour assurer leur bien-être ! Ben voyons !
Paulette commença dans un premier temps par rassembler tous les vêtements d' André qu'elle déposa avec soin...dans les plus grands sacs poubelle qu'elle avait pu trouver en magasin ! Junior avait prit la nouvelle du départ de son père avec sérénité quand Paulette lui affirma qu'elle pourrait s'occuper deux fois plus de lui !
Paulette ne s'était pas trompée. André passa bientôt prendre la température de son ex-logis. Il fut interloqué de trouver son linge dans les sacs alignés le long du mur du couloir. " mais il faut bien donner le change à ta maîtresse sinon elle ne croira pas que tu es parti définitivement." Il vivait toujours à l'hôtel...pour ne pas choquer sa femme avait-il dit à sa cougar "mais profite que tu as tes affaires pour emménager chez elle, ça te fera une économie". André était ravi que sa femme le prenne si bien et entre dans son jeu...du moins le croyait-il.
La vie de re-célibataire de Paulette commençait à s'organiser le mieux du monde . Les voisins n'avaient fait aucun commentaire, l'une d'entre elles avait même dit " Vous serez plus heureuse comme cela ".
C'est chez ses parents que ça s'était mal passé. Lorsque Paulette annonça que André était parti, Yvonne recommença à hurler...Victor lui demanda de se taire. Yvonne décida alors de faire des frites pour Paulette. Celle-ci refusa puisqu'elle avait mangé avant de venir. Ils continuaient à parler quand soudain une épaisse fumée âcre passa sous la porte, venue de la buanderie...là où était la friteuse. Yvonne l'avait laissée sans surveillance et n'avait pas éteint le gaz ! Paulette chercha vite une serpillière qu'elle trempa dans le seau d'eau en permanece sous la pompe d'eau de pluie. Yvonne, au paroxysme de l'énervement, arracha le linge trempé des mains de Paulette et, s'avançant vers les flammes, jeta la serpillière dégoulinante dans la grande friteuse...ce qui eut pour effet miraculeux d'arrêter la production de flammes. Un beau courant d'air plus tard, la fumée avait enfin quitté la maison. Il n'y avait fort heureusement pas de dégâts majeurs. Seul le plafond de la buanderie avait besoin d'un bon coup de pinceau blanc ! Mais où était passé Victor ? Yvonne dans le feu de l'action lui avait crié de se tenir à l'écart des fumées...où donc était-il passé ? Elles le trouvèrent dans sa chambre en train de parler au canari dont la cage trônait sur le lit ! Le pauvre oiseau était en plein dans le passage des fumées et avant d'obéir à Yvonne, Victor s'en était emparé pour le sauver de l'asphyxie. La grande question était : " chantera-t-il toujours aussi bien ? "