Lorsque la voiture arriva dans la cour de la maternité Paulette découvrit tout un monde en effervescence, des blouses blanches couraient dans tous les sens et certaines étaient agglutinées autour d'une longue voiture noire qui finit par s'éloigner tandis que les blouses blanches agitaient frénétiquement la main en signe d'adieu. Enfin on daigna s'occuper de Paulette. Elle fut dirigée vers une petite chambre où on lui dit d'attendre. Vers 6H enfin la sage femme arriva se présenter. Lorsque Paulette lui expliqua qu'elle avait perdu les eaux trois heures plus tôt et que les contractions étaient douloureuses cela ne parut pas impressionner le moins du monde la dame qui se lança dans ses explications à elle. D'abord la directrice de cette maternité avait accouché la semaine dernière et ce matin elle partait avec son bébé en cure de thalassothérapie pour récupérer et revenir en pleine forme dans un mois. Elle laissait la maternité entre les mains de son mari, médecin obstétricien ...et coureur de jupons invétéré. Quant à elle, elle était de service depuis l'avant-veille au soir et n'avait pas arrêté de toute la journée d'hier ainsi que cette nuit. Elle était fatiguée et ne rêvait que de son lit « Mais qu'avez-vous donc toutes à vouloir pondre à la mi août ? » Avant de partir, elle précisa que c'était bien sûr la grande période des vacances, donc qu'il n'y avait personne pour la remplacer. Elle laissait donc Paulette entre les mains de deux stagiaires inexpérimentées mais animées des meilleures intentions. Et bien sûr il y avait le docteur-directeur remplaçant ! ...Et elle partit brusquement.
A 10H enfin les deux stagiaires, qui se soutenaient mutuellement, vinrent aux nouvelles. Paulette avait toujours mal à intervalles réguliers mais espacés. Petite auscultation gênée : « petite pomme »
Ce diagnostic Paulette l'entendit toutes les heures jusqu'à ce qu'elle demande aux deux petites jeunes si elles ne pouvaient pas accélérer ou déclencher l'expulsion. Une infirmière vint lui faire une piqûre et la longue attente reprit.....Aucun progrès ….A 18H , n'y tenant plus Paulette demanda à voir le médecin-directeur. Les filles revinrent toutes rougissantes : Monsieur le directeur dormait et ronflait, il leur avait été impossible de le réveiller. En effet le directeur avait fêté dignement le départ de son épouse, quand le chat n'est pas là....Après s'être concertées les stagiaires prirent la décision d'emmener Paulette dans la salle de travail.