Depuis quelque temps déjà les grappes avaient pris des couleurs qui faisaient penser que la date fatidique n'était plus très loin.
Rouge ou blanc le raisin arrivait à mâturité.
Le bruit qui nous a réveillé cette semaine dès 5h30, ce bruit là ne trompe pas : les vendanges on t bien commencé dans notre village !
Chaque fois que je prononce le mot "vendanges " aussitôt surgissent dans ma tête des images de joyeuses bandes envahissant les vignes. Les joyeuses couleurs des vêtements d'été, le babillage, les interpellations d'une rangée de ceps à l'autre...et les repas pris en communaiuté ! Tout cela est du passé.
La vendangeuse mécanique remplace les douzaines de saisonniers.... Celle qui évolue près de chez nous est petite, elle est la propriété d'un viticulteur du coin. Mais il existe de véritables monstres que les petits viticulteurs louent à la journée. Un seul ouvrier, le conducteur, " nettoie" une vigne de belle taille en une demi-journée. L'engin passe à cheval sur la rangée de ceps qu'il secoue vigoureusement grâce à d'intenses vibrations. Les grains tombent dans deux paniers de chaque côté de la machine et les rafles restent sur le cep.
La machine a fini sa rangée, elle sort ...
et se dirige vers le tracteur attelé à la remorque.
Elle tourne et nous présente l'arrière...qui me fait toujours penser à un étau géant !
Elle se place tout contre la remorque...
Et, l'un après l'autre, déverse les grains contenus dans ses paniers à l'intérieur de la remorque.
Lorsque la remorque est pleine , le tracteur amène le chargement à la cave coopérative où les grains seront pressés et subiront l'alchimie qui en fera le nectar des bons repas.
Les vendanges de nos jours nécessitent la présence de deux ouvriers : le conducteur de la vendangeuse et le conducteur du tracteur.....
Les viticulteurs de notre village sont furieux : les travaux de voirie dans la grand rue les obligent à passer par la rue qui traverse la zone résidentielle et où pas moins de huit dos d'âne très importants ont été aménagés comme ralentisseurs efficaces. Oh, ils ne veulent pas faire une pointe de vitesse nos viticulteurs...mais imaginez qu'avec les secousses répétées les grains s'écrasent dans la remorque , le jus finit par passer par les ouvertures mal jointes de la remorque et poisse la rue qui devient glissante. Ce qui contrarie le plus nos vignerons c'est que le pré-pressurage leur fait perdre pas mal du fruit de leur récolte !