1962 Pour une brève mission, notre ami a eu la chance de voir l'étonnante ville de Constantine. Celle qui portait dans l'Antiquité le nom de Cirta est devenue la capitale de l'est algérien. Sise à 198 km au NE de Tébessa elle est bâtie sur un plateau rocheux à 649 m d'altitude.
La ville - medina - est appelée "le rocher" car elle est bâtie sur une barre calcaire trufféee de cavités karstiques.
Sa topographie est très accidentée . La juxtaposition de plateaux et collines, de dépressions et de ruptures brutales de pentes en font un site incroyablement tourmenté.
C'est l'oued Rhummel qui est responsable des gorges profondes
A l'arrière plan des deux photos on distingue la passerelle Sidi -M'Cid.
Ce doit être impressionnant de l'emprunter !
Si au fond vous avez reconnu la passerelle Sidi-M'Cid, au premier plan, derrière la végétation se devine le pont El-Kantara qui date de l'époque romaine. Il fut restauré au XVIIIème siècle puis en 1863.
Le plus grand pont est le pont Sidi Rached.
Ce viaduc routier traverse les gorges du Rhummel et relie le quartier du Condiat ( centre ville ) à la gare de Constantine. Il fut construit en Algérie française de 1908 à 1912 par l'ingénieur Aubin Ayraud avec l'aide de Paul Séjourné. C'était le plus haut pont en maçonnerie du monde lors de sa construction . Il est long de 447 m et compte 27 arches dont une de 70 m, la plus haute culminant à 107m. ( source Wikipédia )
Des glissements de terrain du côté du plateau El Mausourah obligent à effectuer des travaux de réfection. Les principaux devaient être achevés en juin 2014.
Au fond de la gorge une arche naturelle de 60 m de haut relie les deux rochers et forme un pont naturel creusé dans la roche par le torrent.
Tout au fond de la gorge, Rhummel paraît un petit torrent tranquille en ce mois de janvier 1962.
A 200 m au-dessus de la plaine, tout en haut du rocher Sidi-M'Cid est érigé le monument aux morts de Constantine. C'est un arc de triomphe, inspiré de celui de Trajan, en haut duquel se dresse une statue de la Victoire. C'est un monument en hommage aux morts de la guerre 1914-1918.
Le centre ville de Constantine n'avait pas encore de circulation suchargée.
Cela m'a fait bizarre de revoir la " cocotte-minute" de mon enfance au milieu du carrefour
( quand ça siffle = tu es cuit ! )
Depuis le plateau la vue sur le panorama environnant est magnifique !
Surprise ce matin-là !: Il a aussi neigé sur Constantine en janvier 1962.
Ainsi se termine le séjour de notre ami.... Il est revenu avec d'excellents souvenirs
Son grand regret : ne pas avoir pu y emmener sa famille !
Ce jour-là notre ami est allé avec un groupe de soldats jusque Aïn Zerga , une petite ville située à 29 km de Tébessa et nichée à 867 m d'altitude. Ce bâtiment est le seul qu'il a photographié, un bâtiment administratif certainement ?
J'ai voulu en savoir plus mais le Net n'est pratiquement pas documenté. J'y ai juste appris que la ville compte actuellement 20210 habitants.
Sur la place c'est jour de marché. Des petits étals de plein air
Cet autre commerçant est installé à même le sol.
Notre ami se souvient qu'il vendait des chaussures dans la bonne humeur .
Le boucher est en train de dépecer un mouton.
Les morceaux destinés à être vendus au détail sont accrochés à côté.
Il est aussi possible de trouver de la vannerie et des poteries, surtout pour la cuisine.
Le travail avance avec précision.
Si vous n'avez pas prévu il est toujours possible d'acheter un panier pour ramener vos emplettes.
Vous avez peut-être remarqué, mais le marché est une affaire d'hommes .
Notre ami nous emmène en altitude , dans une zone désertique. Quel intérêt ?
La présence du phare, dissimulé derrière le maigre arbuste pour éviter que le soleil ne se reflète dessus , nous renseigne : il s'agit d'un poste de guet.
En approchant; la silhouette du char pointant son canon nous confirme que la situation devient sérieuse.
Il s'agit d'un char lourd datant de la seconde terre mondiale en poste fixe pour servir de canon d'appoint. ( canon de 75 mm à longue portée )
La lunette télémétrique est protégée dans la journée par un tissu de camouflage semblable à la tenue militaire. C'est la nuit que commence le tour de garde.
La zone désertique à surveiller est sensible : c'est la frontière tunisio-algérienne qui passe là !
Etabli en 1957 le barrage électrique de Tébessa est sous la surveillance de radars ( pas de photo ) jumelés à des canons.
Il s'agit d'une haie électrifiée ( 5000 volts ) doublée de barbelés sur un champ de mines de 50 m de large environ avant le no-man's land qui précède la frontière proprement dite. De plus la herse, formée de chars légers, patrouille incessamment jour et nuit pour éviter toute intrusion en Algérie.
Bon, en 2 ans de temps, notre ami n'a jamais vu âme qui vive !
Le barrage électrique comme si vous y étiez !
Je tiens à repréciser que je ne suis jamais allée en Algérie. A cette époque je jouais à la marelle ! Mais j'adore écouter notre ami raconter ses aventures !
La mission de notre ami ce jour de l'an 1960 était de trouver et ramener au camp un camion citerne d'eau pour la survie de tous.
La traversée du plateau saharien est longue, très longue !
Quelques maigres buissons et des maisons leur signalent que le point d'eau ne doit plus être loin :
Ce sont les enfants qui les ont repérés en premier.
Le soldat français n'a-t-il pas toujours biscuits et chocolat avec lui ?
Les adultes les accueillent, fiers de poser devant l'objectif avec leur richesse dans les bras.
L'hospitalité commence toujours par la tasse de thé ...souvent délicieux .
Les femmes sont à l'intérieur, en train de préparer le repas.
La mamie arrive avec son chargement de bois mort pour le feu. pas question de l'aider. C'est sa participation à la vie de la communauté et elle en est fière .
Un peu plus loin, leur troupeau de moutons profite des quelques touffes de végétation.
Le panorama a pris quelques taches de couleur .
Au loin, ils peuvent distinguer la table de Jugurtha. Située en Tunisie, c'est le site géologique de Kalaat-Seanan au gouverorat du Kef. Ce plateau de 80 ha à 1271 m d'altitude a des falaises à pic , il est le refuge idéal pour échapper à l'ennemi. Le seul accès possible se fait par un sentier étroit creusé dans une faille au nord. Un point d'eau permet d'y vivre ...
Le point d'eau est atteint ! Une station de pompage permet de remplir des citernes . La source coule et a formé un petit lac sans profondeur. Il va vite s'assécher avec l'arrivée de l'été .
Le camion citerne rempli, il faut s'éloigner du point d'eau pour retourner au camp.
Ils ont l'occasion de suivre un char ramené au camp pour une révision.
La route est droite et traverse le plateau saharien.
Le camp de toile est bientôt en vue.
La sentinelle prend son tour de garde dans ce poste d'observation en pierres de jour comme de nuit.
Quelques visiteurs viennent rompre sa solitude. Ne criez pas, il paraît que ce n'est qu'une couleuvre et un lézard inoffensif !
Le soleil se couche . Ce soir notre ami ne sera pas de garde , la journée a été chaude : le soleil printanier frappe déjà fort !
La plus connue est celle de l'arc de triomphe de Caracalla.
Rare arc à 4 faces qui sert de porte à la ville.
Son maître d'ouvrage est un riche thévestin : Caïus Cornélius Egrilianus
La hauteur du sol au bord supérieur de la corniche est de 10,93 m
La hauteur maximale du passage sous l'arc est de 8, 30 m.
Il date de l'an 213 après JC
La blanche statue est celle de la Sirène... mais sans la queue de poisson ! C'est pour cette raison que je l'ai vue appelée aussi : " l'étoile filante ".
Quand on voit la blancheur de la statue et celle des colonnades on comprend mieux pourquoi l'antique Tébessa, j'ai nommé Théveste, était surnommée la ville blanche.
Le temple de Minerve était entier.
Construit de 98 à 117 après JC
Depuis les colonnades, une perspective sur l'arc de Trajan.
Le chemin qui mène aux ruines de la Basilique Sainte Crispine.
L'escalier d'honneur.
Il faut beaucoup d'imagination pour retrouver l'emplacement de la nef et des chapelles.
Le mur du fond laisse à penser que nous sommes en face de la chapelle Tréflée
La ville s'est construite au plus près des ruines.
Colonnades blanches avec le motif des chapiteaux devant un immeuble moderne.
Des murs byzantins datant du VIème siècle entourent la Citadelle qu'ils protègent comme des remparts.
La muraille fait 2 m d'épaisseur et mesure 320 m du nord au sud et 280 m d'ouest en est.
Notre ami se souvient d'un amphithéâtre complètement chaotique qui n'aurait rien dit en photo mais aussi d'un théâtre romain dont il n'a pas retrouvé trace dans ses archives. Désolée de ne pouvoir vous faire faire la visite complète !
L'arc de Caracalla vu de l'autre côté. Un escalier permet d'accéder en haut des remparts.
Après être allé sur le marché de plein air, notre ami a voulu sortir par la porte de la ville située au fond de la photo à droite : la porte Solomon.
Solomon était un général de Justinien qui releva Theveste en 535. Pour la sécuriser, il éleva à la hâte cette muraille afin de se donner un lieu de refuge contre les attaques des Maures pillards. Le passage pratiqué entre les deux lourdes colonnes porte le nom de porte Solomon.
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