Les familles recomposées sont de plus en plus nombreuses , d'ailleurs j'en fais partie. Depuis quelques temps j'entends raconter les difficultés que rencontre la personne qui reste après le décès du conjoint lorsqu'il y a des enfants d'un premier mariage.
J'ai deux exemples en face de chez moi. Ma voisine, 89 ans,dont je vous ai souvent raconté les exploits, en fait partie. Elle avait fait appel à un notaire qui l'avait assurée que la succession était complètement faite . Depuis, elle est partie en maison de retraite en région parisienne, près de ses enfants. Elle a alors mis en vente sa maison pour pouvoir payer ses loyers élevés. Or elle a découvert que la succession n'était pas terminée aux yeux de la loi . Le notaire a mis la clef sous la porte et c'est un nouveau notaire a été chargé de la terminer, 9 ans après la disparition du mari. Cela étant fait, l'histoire ne s'arrête pas là . Le mari avait deux enfants d'un premier mariage et il faut leur accord pour vendre. Si la fille a accepté de signer de suite , le fils a dit qu'il ne signerait jamais ! La maison est fermée et ne peut plus être vendue !
Juste à côté, la nounou de Pistache est veuve elle aussi. Son notaire a été plus consciencieux et la sucession est complètement terminée. Elle s'est laissée embobiner par des artisans de passage pour entreprendre des travaux pharaoniques dans la maison : pose de panneaux photovoltaïques, refaire toute l'isolation des combles, faire poser des pièges à termites alors que le quartier n'est pas infesté, mettre des volets et portes en PVC, etc...la liste est longue. Tant et si bien qu'elle est en surendettement sévère et a un dossier à la Banque de France. Elle a alors eu l'idée de vendre sa maison à des personnes qui souhaitaient faire un placement et qui la gardaient comme locataire. Tous les papiers furent fait par devant notaire mais, il fallait la signature de la fille du défunt mari. A sa grande surprise, ma voisine a découvert que sa belle fille n'habitait plus en Belgique. Elle a donc fait appel à des détectives pour la retrouver : elle réside à présent en Angleterre. La lettre recommandée avec AR du notaire lui est revenue avec la mention : refusée ! Or ma voisine , persuadée qu'elle allait pouvoir payer ses créanciers dans la foulée a fait arrêter son dossier de surendettement. Elle n'a eu comme seul recours que de partir à Londres pour voir sa belle-fille et la faire signer . Ma voisine vient de rentrer effondrée : la belle-fille n'habite pas à l'adresse indiquée et la maison ne peut plus être vendue , il faut la retrouver ! Elle compte faire appel à des généalogistes ( conseil du notaire ) Ces recherches coûtent très cher et ces professionnels ne sont pas tenus de vérifier la véracité de leurs conclusions ! ( je trouve cela inadmissible ! )
Je suis persuadée que ce ne sont pas deux cas isolés. Je pense que dans la mesure où les familles recomposées font partie de notre société, des mesures devraient être prises pour réglementer les héritages. Il est absolument scandaleux qu'un mauvais coucheur qui n'a pas besoin d'argent puisse mettre les veuves en difficulté !