J'en avais entendu parler de ce château "bizarre" et j'avais donc très envie de le visiter. Lorsque le bus nous arrête, nous pouvons l'apercevoir au-dessus des arbres, tout en haut de la colline qui domine la chaîne des Murges occidentales à 540 m d'altitude. C'est une navette du site qui nous conduit là-haut.
Ce château fut construit à la demande de Frédéric II de Hohenstaufen au XIIIème siècle. Il n'a jamais eu de pont levis ni de douves : il n'avait donc pas un rôle défensif. Il est bâti selon un plan octogonal avec à chacun des 8 angles une tour elle aussi octogonale
Les tours mesurent 24 m de haut et les murs 20,50 m. La porte d'entrée est tournée vers l'est pour recevoir le premier rayon du soleil lors des solstices.
Quelques animaux ornent les ouvertures comme souvent au Moyen Âge.
Une fois à l'intérieur ce qui surprend est la nudité des pièces. Le château ne servit que rarement à des fêtes puis changea plusieurs fois de propriétaires. A partir du XVIIème siècle il connu de longues périodes d'abandon, et fut dépouillé de ses décorations et des ornements muraux en marbre. Il devint tour à tour prison, refuge pour les bergers, les brigands ou les réfugiés politiques . En 1876 l'Etat italien le rachète au duc Riccardo Carafa d'Andria. Les restaurations ne commencent qu'en 1928 et c'est en 1936 qu'il est proclamé monument national. En 1996 l'Unesco l'inscrit au patrimoine mondial de l'Humanité pour la perfection de ses formes.
Après avoir traversé plusieurs pièces nous arrivons dans la cour intérieure. Elle a la forme d'un octogone irrégulier. Des fenêtres de l'étage donnent dans la cour et il arrive de voir un touriste s'y arrêter pour prendre une photo.
Certaines portes sont pourvues des battants de bois .
Un escalier en colimaçon de 44 marches permet d'accéder à l'étage.
Il est possible de monter encore mais c'est sans intérêt.
L'étage est aussi nu que le rez de chaussée. On peut toutefois y voir des chapiteaux de colonne bien travaillés.
En me penchant un peu à la fenêtre j'ai une autre vision de la cour intérieure. Tout le monde le fait, pourquoi pas moi ?
Une exposition "d'oeuvres d'art " était disséminée un peu au hasard dans les pièces. Pour ma part, j'ai trouvé ça dénué d'intérêt .
En ressortant du château nous avons un beau point de vue sur le panorama des Pouilles. Une fois dehors nous nous interrogeons sur l'utilisation de ce château. Il n'y a pas de chapelle, ni se cuisine , pas d'écurie ni de logement pour le personnel. Des réserves d'eau sont dans les tours. L'hypothèse d'une sorte de lieu de culte est avancée , un temple du savoir où l'on peut se consacrer à la science sans être dérangé .
Avez-vous une autre explication ?
Nous remontons dans notre bus pour longer le golfe de Manfredonia. Il y a encore des vacanciers à la plage.
Et là l'impondérable s'est produit . Les panneaux routiers ne correspondaient pas à ce que notre chauffeur attendait et le GPS s'est mis à signaler le grand n'importe quoi ! Ouf, il n'y a pas qu'à moi que ce genre d'appareil joue des tours. Nous nous sommes retrouvés dans les cultures des Pouilles. Ce sont les agriculteurs qui étaient surpris de voir un bus de touristes s'intéresser à leurs champs !
Nous avons assisté aux vendanges du raisin blanc et du raisin noir !
Nous avons aussi vu la cueillette des tomates allongées dites "roma" Surprise : elles poussent au ras du sol ! Les caissettes attendent d'être chargées sur de gros camions.
Puis le paysage change . Nous trouvons des collines rocheuses : cela rassure le chauffeur qui doit nous conduire en haut d'un piton rocheux.
La persévérance a payé car nous voici revenu sur la grande route et le bon chemin !